mercredi 13 août 2014

L'État islamique (II) ?


#Irak, Un Belge à son fils de 6 ans :

"Tu préfères être jihadiste ou effectuer une opération suicide?"

  
"Quand il y a des gens qui crèvent il faut revenir de vacances" Epitaphe de pour 1er chef de la diplomatie de

Et en France, toujours ...

Et en Irak, dans l' "Etat islamique":

abbepages  02/08/2014
Comme Satan, « Allah aime ceux qui vont jusqu’à tuer pour sa cause » (Coran 61.4) et exige : « Quand vous rencontrerez les infidèles, tuez-les jusqu'à en faire un grand carnage » (Coran 47.4); C'est ce que font ses serviteurs de l'EI en Irak .... Cette vidéo apporte une preuve de plus du génocide que l'EI accomplit pour "purifier la terre des impurs que sont en particulier les chrétiens (Coran 9.28)... Où sont les USA et les pays occidentaux si prompts à défendre les droits de l'homme ?



Lire aussi:
Chiites-sunnites

L'État islamique (en Irak et au Levant ) ?
"On a survécu en mangeant des écorces" (témoignages de Yézidis) 

Le numéro un de l’Etat islamique en Syrie abattu

abou_hamza_ansariCoup dur pour la milice takfirie de l’Etat Islamique (EI, ex-EIIL), couramment prénommée Daech , son numéro un en Syrie, Abou Hamza al-Ansari a été tué.
La mort de ce dirigeant de haut calibre a été annoncée par les sites des comités de coordination proche de l’EI qui se sont contentés d’indiquer qu’il a succombé dans les combats menés contre l’armée syrienne régulière dans la province d’Alep.
Alors que d’autres sites ont tenté de minimiser l’importance de cette perte, véhiculant qu’il a été tué a proximité d’un barrage de la milice de l’Armée syrienne libre.
Bien connu sur les réseaux sociaux, al-Ansari dont la véritable identité n’a pas été dévoilée est , selon des observateurs cités par le site d’information libanais al-hadath News, le bras droit du numéro un de la milice, Abou Bakr al-Baghdadi, et l’un de ses plus importants commandants militaires en Syrie.
Originaire du gouvernorat d’Idleb, son engagement auprès de Baghdadi en Irak remonte à bien avant l’éclatement des évènements syriens.

Qui est Abou Bakr al-Baghdadi, le calife de l’État islamique?





PORTRAIT - Resté longtemps dans l’ombre, Ibrahim al-Badri al-Samarraï de son vrai nom, est désormais le djihadiste le plus dangereux et le plus puissant au monde...
Docteur Ibrahim, Awwad Ibrahim, Abou Duaa, Al-Shabah (le fantôme), Abou Bakr al-Baghdadi, et enfin dernièrement Calife Ibrahim. Autant de noms pour désigner un seul et même homme: Ibrahim al-Badri al-Samarraï, le puissant leader de l'Etat islamique (EI).
Pourtant, malgré cette ribambelle de pseudonymes, ce n’est que le 29 juin dernier que le chef djihadiste de 43 ans a dévoilé son visage au monde entier, lorsqu’il a proclamé son «califat» sur l’Irak et la Syrie, dans un prêche depuis la grande mosquée de Mossoul, ville tombée au mains d'EI.

Du «Docteur» à Abou Duaa



Photo montage réalisé à partir de photos du ministère des Affaires étrangères américain diffusée le 12 juin 2014, montrant Abu Baqr al-Baghdadi, dirigeant de L'EEIL (Etat islamique en Irak et au Levant) - HO - HO/Ministère des AE américain/Ministère de l'Intérieur irakien


Auparavant, seulement deux photos -une en couleur du FBI américain, l’autre en noir et blanc du ministère irakien de l’Intérieur- permettraient d’identifier celui dont la tête est mise à prix 10 millions de dollars par les Etats-Unis depuis 2011. Jusqu’alors, peu d’informations sur lui avaient filtré. Né en 1971 à Samarra, au nord de la capitale irakienne, Ibrahim al-Badri al-Samarraï aurait étudié à l'université islamique de Bagdad dans les années 1990. Selon une biographie diffusée par ses partisans, il serait un descendant du prophète Mahomet, un lignage prestigieux indispensable pour prétendre au titre de calife. Il aurait obtenu un doctorat d’études islamiques -d’où son titre de «docteur».
Il passe au djihad en 2003, après l'invasion américaine, et prend son premier nom de guerre, Abou Duaa, au sein d’un petit groupe armé -Jaiche al-Sunna wal Jamaa-, avant de rejoindre les rangs d’Al-Qaida en Mésopotamie, sous la houlette du Jordanien Abou Moussab al-Zarkaoui. Il est arrêté par les Américains à Falloujah en 2004, et passe cinq ans au camp de détention de Bucca, période au cours de laquelle il se radicalise un peu plus. Relâché en 2009 dans le cadre de  la libération de milliers de détenus avant le retrait américain, il multiplie les attentats meurtriers et exécutions publiques sanglantes au nom de la charia.

Le nouvel émir

Entre temps, Al-Zarkaoui a été tué dans un raid américain en 2006, et Abou Omar al-Baghdadi a pris sa succession à la tête de l’État islamique d’Irak, le nouveau nom d’Al-Qaida en Mésopotamie. Il est tué en avril 2010 près de Tikrit. Un mois plus tard, Abou Duaa est choisi pour lui succéder. Le nouvel «émir» prend un nouveau nom de guerre, Abou Bakr al-Baghdadi, référence au premier calife de l’islam, Abou Bakr al-Siddik, nom auquel il a accolé celui de sa ville d’origine, Bagdad.
Mais son organisation est très affaiblie. Al-Baghdadi opère alors un «retrait tactique», qui permet à l’organisation de se renforcer et d’accumuler un trésor de guerre grâce au rançonnage, au pillage des banques, mais aussi des biens des chrétiens et des chiites. Et en 2011, il refuse de faire allégeance à Al-Qaida et l'Égyptien Ayman al-Zawahiri, qui a pris la relève d’Oussama Ben Laden.

Offensive irakienne

Les «printemps arabes» rebattent les cartes dans la région. Vers la mi-2011, Al-Baghdadi dépêche des hommes en Syrie pour combattre le régime de Bachar al-Assad, mais aussi les opposants laïcs et le front al-Nosra, branche locale d’EIIL qui a prêté allégeance à Al-Qaida. Son groupe ajoute alors le «Levant» à son nom en 2013, et devient  l’État islamique en Irak et au Levant (dont l’acronyme est EIIL en français, Isis en anglais et «Daech» en arabe).
En marge de cette action en Syrie, Al-Baghdadi lance une vaste offensive en Irak. Parti de Fallouja en début d’année, il a fédéré nombre de combattants sunnites, et prend début juin le contrôle de Mossoul, puis de la province de Ninive et une partie de celle de Salaheddine, de larges portions de la région d'Al-Anbar et de la frontière avec la Syrie.
Des conquêtes qui lui permettent de mettre la main sur un trésor de guerre d’un demi-milliard de dollars, une quinzaine de puits de pétrole et qui font de l’État islamique «le groupe terroriste le plus puissant au monde, en terme d’armes et de financement». Et d’Abou Bakr al-Baghdadi, ou plutôt maintenant du Calife Ibrahim, le djihadiste le plus dangereux et le plus puissant au monde.


Il y a 2 mois: 

IRAK Le groupe terroriste Eiil est millionnaire
L’Etat islamique en Irak et au Levant (Eiil), qui a pris la ville irakienne de Mossoul et déclenché une guerre civile, est devenu le groupe djihadiste le plus riche au monde.  Des combattants de l'état islamique de l'Irak et du Levant à la frontière Syrie-Irak. 
Des combattants de l'état islamique de l'Irak et du Levant à la frontière Syrie-Irak. Image publiée sur le compte Twitter de Al-Baraka news le 9 juin 2014.
Image publiée sur le compte Twitter de Al-Baraka news le 9 juin 2014. AFP
Alors que le groupe rebelle a pris le contrôle de la deuxième ville du pays, il a aussi braqué la banque centrale de Mossoul, rapporte The Washington Post. D’après le gouverneur de la région, l'Eiil est en possession de 500 milliards de dinars irakiens, soit 313 millions d’euros. Les islamistes ont aussi braqué d’autres banques alentour et collecté "une grande quantité de lingots d’or", rapporte l’International Business Times. Un tel butin fait de l'Eiil le groupe djihadiste le plus riche au monde, plus riche qu’Al-Qaida ou même plus riche que certains pays comme le royaume de Tonga ou la république des îles Marshall. Le budget des talibans par exemple s’échelonne entre 50 et 300 millions d’euros, et celui du Hezbollah entre 150 et 340 millions.

La nouvelle richesse de l'Etat islamique en Irak et au Levant va grandement compliquer la tâche du gouvernement irakien de défaire le groupe rebelle. Pour The Washington Post, "l’Irak est empêtré dans une guerre civile". Le quotidien s’inquiète de la "vulnérabilité" de Bagdad alors que les insurgés ne sont qu’à 110 km de la capitale et que l'armée irakienne s'effondre. Le président Nouri Al-Maliki a déclaré l'état d’urgence national et appelé, le 10 juin, à "confronter cette attaque vicieuse". "L’argent d’Eiil complique cet appel à l’action", ajoute le Post avant de citer l’analyste Brown Moses : "Avec 313 millions d'euros, le groupe est en mesure de verser à 60 000 soldats une solde mensuelle de 450 euros pendant un an." Bien que, d’après une étude du Soufan Group [agence spécialisée dans les études d’intelligence et de géopolitique], le groupe n’ait pas de mal à attirer les recrues, déjà 12 000 militants étrangers – dont 3 000 venus de l’Occident – ont été enrôlés. 

« La prise de Bagdad par l'EIIL est possible » Le Monde.fr |
Dans un chat sur lemonde.fr, Cécile Hennion, journaliste au service International spécialiste du Proche-Orient, n'écarte pas une conquête de la capitale irakienne par les djihadistes. Selon elle, la progression des combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) s'explique notamment par les erreurs commises par le premier ministre chiite irakien, Nouri Al-Maliki, envers des brigades sunnites autrefois financées par les Américains.
 

Comment la progression si rapide de l'EIIL en Irak  s'explique-telle ? 

Des combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) hissent leur drapeau à un poste frontière entre l'Irak et la Syrie, le 11 juin.
Des combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL)
hissent leur drapeau à un poste frontière entre l'Irak et la Syrie, le 11 juin. | AFP
Cécile Hennion : Elle s'explique par plusieurs facteurs. Premièrement, la faiblesse de l'armée irakienne régulière où les désertions se sont multipliées depuis les combats autour de Fallouja (prise par l'EIIL début janvier). Non seulement les soldats sont jeunes et non entraînés pour ce type de batailles, mais parallèlement Nouri Al-Maliki a négligé des brigades qui auraient pu lui être stratégiques. Celles-ci sont les brigades Sahwat, des brigades sunnites, qui avaient été armées et financées par les Américains durant leur présence en Irak pour lutter contre Al-Qaida.

Davantage que les opérations militaires américaines sur les villes insurgées sunnites, ce sont ces brigades Sahwat qui avaient permis de libérer les villes sous emprise d'Al-Qaida entre 2007 et 2011.
Après le départ des Américains, M. Maliki a peu à peu arrêté de payer ces brigades. Les milliers d'hommes qui en faisaient partie sont partis rejoindre les rangs de l'EIIL pour des raisons financières, parce qu'ils se sont sentis humiliés et trahis ou sous la menace.
Enfin, les troupes de l'EIIL, dont on ignore le nombre exact, sont très expérimentées et très bien armées. En effet, les désertions massives dans l'armée régulière ont toujours été accompagnées d'abandons de véhicules et d'armes légères sur le terrain.
Leur tactique est assez imparable : les attaques débutent en général par une vague de kamikazes qui sèment la terreur, puis elles sont suivies par des combattants presque tous irakiens, parfois bien accueillis par la population. En effet, si l'EIIL est le fer de lance, il s'est allié avec les tribus sunnites locales et d'anciens groupes qui combattaient les Américains (ex-officiers baasistes notamment).
Nicolas : La prise de Bagdad par les forces de l'EIIL est-elle plausible ?
C. HN : Aussi stupéfiant que cela puisse paraître, la prise de Bagdad n'est pas impossible. Pour le moment, la capitale a été transformée en forteresse, ce qu'il reste d'armée régulière y est massée et des milices chiites loyales à l'autorité de M. Maliki, très entraînées, patrouillent.
Cependant, il faut rappeler que toutes les villes formant la « ceinture » de Bagdad sont sunnites. L'objectif annoncé de l'EIIL est bien la prise de la capitale. L'exemple de Mossoul tend à prouver qu'un assaut n'est pas impossible. S'il avait lieu, il devrait néanmoins s'arrêter sur la rive du fleuve, on aurait alors une capitale coupée en deux. Une telle configuration signifierait la partition presque automatique de l'Irak.
Nicolas : Quelle répercussion ce conflit aura-t-il sur la situation en Syrie ?
C. HN : Les événements actuels en Irak auront des conséquences en Syrie dont on mesure encore mal l'ampleur, mais ils seront déterminants. Les troupes de l'EIIL contrôlent la frontière syro-irakienne, en particulier le point stratégique de passage de Rabia.
Selon leurs priorités militaires, elles pourront sans entrave aller d'un côté ou de l'autre de la frontière et renforcer le front prioritaire du moment, que ce soit en Irak ou en Syrie. D'autant qu'elles ont récupéré à Mossoul et dans les bases militaires proches de cette ville de l'armement lourd, y compris deux hélicoptères de combat (selon les déclaration de l'EIIL). Ces capacités à se mouvoir et ce renforcement de leur armement peuvent changer toute la donne en Syrie.
Visiteur : Ils sont soutenus militairement et financièrement par quelle puissance étrangère ? Il me paraît difficile qu'ils ne reçoivent pas d'aide de l'extérieur...
C. HN : Il est difficile de répondre à cette question. Même si l'hypothèse d'un financement par les pays du Golfe a déjà été avancée, on sait en revanche que l'EIIL disposait d'un important réseau de collecte de fonds en Irak : ainsi, dans la ville de Mossoul les commerçants devaient verser leur obole. Ce sont potentiellement des millions qui ont été levés simplement dans les villes sunnites irakiennes.
John : Irak, Libye, Syrie ... Finalement, les Occidentaux ne se sont-ils pas trompés partout ?
C. HN : Il y a plusieurs façons de répondre à cette question en remarquant d'abord que chaque situation est bien particulière et qu'il n'existe pas une généralisation possible à moins de tomber dans des clichés. L'invasion américaine en Irak de 2003 s'est révélée être un échec complet dont on mesure aujourd'hui l'extrême gravité. La plus grande erreur stratégique que les Américains ont commise a été de décapiter l'armée sunnite irakienne qui, aujourd'hui, a rejoint les plus radicaux par vengeance.
Cependant, si les pays occidentaux avaient accepté d'aider militairement les rebelles syriens (dont on rappelle qu'ils ont commencé leur révolte par des manifestations pacifiques réprimées dans le sang), ils n'auraient pas eu besoin des seuls qui ont offert leur aide : Al-Qaida (Front Al-Nosra) et l'EIIL. On peut donc considérer qu'en restant passifs en Syrie, les Occidentaux ont en effet commis une erreur en favorisant indirectement l'émergence des groupes les plus radicaux.
Xavier : Peut-on imaginer une intervention iranienne au-delà du soutien logistique ?
C. HN : Oui. Le commandant Qassem Suleimani, chef d'Al-Qods, troupe d'élite des Gardiens de la révolution, se trouve actuellement à Bagdad.
Près de la ville de Samarra, au nord de Bagdad, se trouvent deux mausolées d'imams chiites très importants, Hadi et Mohammed El-Askari (le père du Mahdi, l'imam caché). Ces lieux très saints pour les chiites irakiens comme iraniens est une ligne rouge pour Téhéran.
De même que les villes saintes pour les chiites de Nadjaf et Kerbala. Il n'est pas impossible que l'armée iranienne intervienne directement pour protéger ces lieux saints et leurs populations chiites, plus que pour sauver le régime de M. Maliki.
Jipé : Quelle sera la position de la Turquie après l'enlèvement de plusieurs de ses ressortissants et surtout le rôle de plus en plus important joué par les milices kurdes contre l'EIIL ? Si les Kurdes en venaient à déclarer leur indépendance dans le nord de l'Irak, la Turquie serait-elle contrainte à intervenir directement sur le territoire irakien ?
C. HN : Les camionneurs turcs enlevés ont été libérés ce matin par l'EIIL. Des sources non confirmées indiquent cependant qu'ils auraient pu être capturés de nouveau par un autre groupe.
Depuis longtemps, les Kurdes veulent l'indépendance, les désaccords et les divergences importantes avec Nouri Al-Maliki n'ont fait que renforcer leur envie de scission. Nul ne peut savoir pour l'instant comment la Turquie réagirait. Quelques faits de ces derniers jours sont intéressants à relever : il n'y a eu aucun combat opposant les peshmergas (armée kurde) à l'EIIL. Les djihadistes n'ont pas touché à la ville de Kirkouk, hautement stratégique et revendiquée par les Kurdes.
Au contraire, les peshmergas ont pris le contrôle total de Kirkouk en menant ça et là des combats avec les forces de la police fédérale dépendant de Bagdad. Un porte-parole de l'EIIL s'est exprimé hier à la télévision kurde pour déclarer que les Kurdes n'étaient pas des ennemis, étant donné qu'ils sont sunnites.
Des paroles qui se voudraient rassurantes, mais qui font l'impasse sur le nombre important de communautés chiites, chrétiennes, yézidites qui composent le peuple kurde.
Meatball : Comment la population sunnite accueille-t-elle l'EIIL après les exactions dont elle était victime du fait du pouvoir chiite ?
C. HN : L'EIIL a été accueilli plus ou moins bien par les villes qu'elle a prises. Il faut rappeler que des villes comme Samarra, Ramadi ou Fallouja, avaient déjà vécu sous le joug d'Al-Qaida et en avaient gardé de terribles souvenirs.
Apparemment, l'EIIL a usé une sorte de « diplomatie », contrairement à Al-Qaida. Il n'a pas imposé d'« émirs » étrangers à la population, mais a intégré, absorbé, les chefs tribaux locaux dans sa hiérarchie, y compris militaire.
En outre, des villes comme Fallouja ont énormément souffert du gouvernement autoritaire de M. Maliki. Les habitants se plaignaient ainsi, par exemple, de ne pas pouvoir se rendre à la capitale pour soigner une enfant malade de peur d'être arrêtés comme terroristes au premier barrage gouvernemental.
La ville, presque rasée après les deux guerres menées par les Américains, n'a jamais été reconstruite. Les gens vivaient pauvrement et sans aucun espoir d'amélioration de leur vie quotidienne. Les manifestations à Fallouja et ailleurs d'habitants sunnites réclamant plus de participation au pouvoir et la fin des vexations ont été durement réprimées.
Rappelons que Fallouja, prise par l'EIIL début janvier 2014, est sous des bombardements permanents qui ont endommagé le principal hôpital de la ville, tué des civils et semé la terreur. L'aviation irakienne a même largué des barils bourrés d'explosifs, imitant les méthodes du Syrien Bachar Al-Assad. Autant d'éléments qui ont favorisé le rapprochement de la population avec des gens apparus comme étant capables d'assurer leur survie.
Hamid : Une partition de l'Irak entre chiites, sunnites et kurdes, ne serait-elle pas la seule solution plausible pour l'imbroglio irakien ?
C. HN : C'est le scénario qui est en train de se dessiner à moins d'un retournement de situation. Il serait sans doute accepté par une majorité d'Irakiens, épuisés par des années et des années de guerre civile.
Les choses ne sont pas aussi simples. Bagdad ainsi que la province de Diyala sont mixtes, c'est-à-dire qu'elles abritent des communautés chiites et sunnites qui vivent ensemble. Dans ces endroits, la séparation va se faire dans la douleur et probablement dans le sang.

Irak : les djihadistes veulent marcher sur Bagdad 
Yves Bourdillon |

Les djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant continuent leur avancée en Irak et appellent leurs partisans à marcher sur Bagdad. Les Etats-Unis ont exprimé leur soutien aux dirigeants irakiens.

Les djihadistes sunnites de l’Etat islamique en Irak et au levant (EIIL) continuent jeudi leur progression fulgurante dans le nord de l’Irak, où ils se sont emparés de la ville de Tikrit et de celle de Baïji, abritant la principale raffinerie du pays (300 000 barils par jour). Une prise toutefois sans impact immédiat sur les capacités exportatrices du pays, ce qui explique la réaction relativement modérée des marchés, car la plupart des installations pétrolières sont situées dans le sud du pays, ou dans le Kurdistan. D’après la traduction d’un message du porte-parole de l’EIIL, Abou Mohammed al-Adnani, par le réseau américain de surveillance des islamistes SITE, les djihadistes prévoient désormais de marcher sur Bagdad. « Continuez à vous étendre. La bataille ne fait pas encore rage, mais elle fera rage à Bagdad et à Karbala. Mettez vos ceintures et soyez prêts », exhorte-t-il les partisans de l’organisation avant d’ajouter plus loin « marchez sur Bagdad ».
En revanche, la cohésion de l’Irak est plus que jamais menacée, au vu de la débandade impressionnante des forces de Bagdad depuis le lancement, vendredi, de l’offensive de l’EIIL. Cette organisation, qui contrôlait depuis plusieurs mois la ville de Falloujah et de larges secteurs des régions d’al Anbar, de Kirkouk et de Salahedine, a pris mardi le contrôle d’une région entière pour la première fois, celle de Ninive. La capitale de cette dernière est Mossoul, deuxième ville du pays, où 500.000 civils ont fuit les combats. Une cinquantaine de Turcs, dont le consul, ont été pris en otage à Mossoul mercredi. L’EIIL s’est emparé d’armes lourdes et de sommes importantes de la banque centrale d’Irak. Mercredi, cela a été au tour de Tikrit de tomber sans combats entre les mains d’une organisation experte dans la guérilla urbaine et l’attentat à la voiture piégée. En face, l’armée irakienne minée par les désertions ne fait pas le poids.
L’EIIL se disait capable mercredi de marcher sur Bagdad, où le gouvernement a demandé au Parlement de décréter l’état d’urgence. Le gouvernement a aussi appelé à la rescousse les forces aguerries et disciplinées du Kurdistan, les Peshmergas, qui échappent au contrôle de Bagdad.
Washington soutient Bagdad
La Maison Blanche apporte son soutien aux dirigeants irakiens « alors qu’ils forgent l’unité nationale nécessaire pour remporter le combat contre l’EIIL », a annoncé mercredi le porte-parole Jay Carney dans un communiqué. Si les Américains se sont dits prêts à fournir « toute aide appropriée » pour stopper la progression des djihadistes de l’EIIL, des frappes aériennes semblent pour l’instants exclues.
La progression fulgurante de l’EIIL s’explique par son réservoir de recrues étrangères, notamment occidentales, kamikazes, attirées par le prestige et la cruauté de l’organisation, qui disposerait de plus de 8.000 combattants. Elle a aussi obtenu l’appui de certaines tribus sunnites révulsées par la répression du régime chiite de Nouri al Maliki.L’EIIL, créé en 2004 comme une franchise d’Al Qaïda mais qui a pris depuis son autonomie, contrôle désormais un territoire à cheval sur l’Irak et la Syrie, où il aspire à instaurer la charia. L’EIIL « a été financé par le Qatar et l’Arabie saoudite », souligne Karim Pakzad, spécialiste de l’Irak à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS), jusqu’à ce que les Occidentaux demandent à leurs alliés arabes de suspendre leur aide à ce groupe terroriste. Les américains estimaient mardi soir que l’EIIl « représentait une menace grave pour la sécurité de la région ». Les monarchies du Golfe désireuses de contrer la seule puissance régionale, l’Iran, et ses alliés chiites(Irak, Syrie et le Hezbollah libanais), ne disposent toutefois pas d’autre relais que l’EIIL qui représente «une menace pour la région et au delà car il est animé par une idéologie d'instauration de califat universel », souligne Karim Pakzad.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire