dimanche 29 juin 2014

Turquie: 5.000 candidats jihadistes refusés

La Turquie a refusé l’entrée de son territoire à plus de 5.000 étrangers soupçonnés de vouloir rejoindre la Syrie voisine pour combattre avec les groupes jihadistes hostiles au régime de Damas.

Recep Tayyip Erdogan, à Ankara devant les ambassadeurs des pays de l’UE, le 24 juin :
"Nous avons interdit d’entrée plus de 5.300 personnes venues de l’étranger qui voulaient rejoindre les groupes radicaux en Syrie"
"Nous détenons des terroristes présumés et nous en expulsons. Nous avons expulsé plus de 824 personnes depuis 2012. La Turquie est déterminé à prendre "toutes les mesures" contre ce phénomène."


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via  Pierre Conesa, Maître de conférence à Sciences Po et à l'ENA, ancien haut-fonctionnaire au ministère de la Défense

Depuis plusieurs semaines, l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL) engrange les victoires en Irak et est arrivé aux portes de Bagdad. Comment analysez-vous la débâcle irakienne et la rapidité de conquêtes de l’EIIL ? Pierre Conesa : Cela ne fait que révéler les faiblesses internes de l’Etat irakien laissé en place par les Américains, c’est-à-dire la concentration du pouvoir dans les mains des chiites et la politique menée par le Premier ministre irakien Nouri Al-Maliki pour ne pas associer ceux qui pouvaient être récupérés dans les rangs de l’ancien Etat baasiste. Je vous rappelle les licenciements massifs, en 2003, dans l’armée et la police de personnes qui auraient pu travailler pour le nouveau pouvoir, mais elles étaient sunnites donc il fallait les écarter. La décision de George W. Bush d’intervenir en Irak a provoqué une succession de réactions violentes qui ont constitué un vivier de recrutements massif pour Al-Qaida en Irak et donner naissance à un mouvement de résistance à cette invasion occidentale. A l’époque le mouvement est dirigé par Abou Moussab Al-Zarqawi, qui sera tué par un drone américain en 2006, auquel succèdera Abou Bakr Al-Baghdadi, dont les capacités d’organisation et la cruauté seront bien plus importantes. Ce sont ces cadres de l’ancienne équipe baasiste, qui ont apporté le savoir-faire, notamment militaire, qui manquait à cette guérilla menée par l’EIIL et qui expliquent sa progression rapide.

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