mardi 28 août 2012

Reprise des travaux du barrage de Belo Monte

La Cour suprême brésilienne a autorisé la reprise des travaux du barrage géant de Belo Monte.

Dans son ordonnance, rendue publique mardi 14 août, le juge Souza Prudente venait pourtant d'exiger l'arrêt des travaux du complexe hydroélectrique, au motif que les Indiens de la région n'avaient pas été préalablement consultés. Il suit ainsi les recommandations du ministère public fédéral du Para.
Le magistrat avait retenu que le Parlement brésilien avait exigé – lorsqu'il avait approuvé par décret législatif l'ouverture du chantier en 2005 – une étude d'impact environnemental postérieure au lancement des travaux, et non préalable, comme l'ordonne la loi.
La Constitution brésilienne intègre la convention 169 de l'Organisation internationale du travail qui rend obligatoire la consultation des communautés indigènes avant le début des exploitations des ressources de leurs terres.
En 1989, après une campagne mondiale soutenue notamment par le chanteur anglais Sting, de nombreuses ONG et les Eglises du Brésil, les tribus indiennes réussissent à faire plier le gouvernement de Brasilia. Les tracés de l'ouvrage sont modifiés pour limiter l'impact environnemental. Il ne comporte plus qu'une seule usine et la surface des terres inondées est réduite à 502 km².

D'une capacité de 11 233 mégawatts (MW) et d'une largeur de 6 km, Belo Monte doit être le troisième plus grand barrage du monde après celui des Trois Gorges en Chine (18 000 MW) et celui d'Itaipu, exploité en commun par le Brésil et le Paraguay (14 000 MW).

Le coût des travaux est estimé à 13 milliards de dollars. La première turbine devrait entrer en fonction en 2015, et la dernière, quatre ans plus tard. L'ouvrage devrait au final assurer 11 % de la capacité de production électrique du Brésil, de quoi alimenter 20 millions de foyers.

Selon les plans de Norte Energia, il est prévu que 12 000 ouvriers travaillent jour et nuit sur le chantier d'ici à la fin de l'année, et jusqu'à 22 000 en 2013. Le gouvernement, qui prévoit également la création de 80 000 emplois indirects, avance que le projet va développer une région qui demeure l'une des plus pauvres du Brésil.

En avril 2011, les populations riveraines avaient remporté une victoire symbolique, quand la Commission interaméricaine des droits de l'homme avait demandé la suspension du projet, faute de consultation suffisante des communautés. Le gouvernement avait alors fait la sourde oreille.
En septembre, un juge de l'Etat du Para a interdit l'altération du lit du fleuve Xingu. Un mois plus tard, 600 Indiens et écologistes sont venus occuper le chantier du barrage, bloqué peu de temps après par quelque 2 000 travailleurs protestant contre les conditions de travail et les salaires.
A nouveau, Norte Energia devrait faire appel de la décision du juge Souza Prudente.

Août 2012, la Cour suprême brésilienne a autorisé la reprise des travaux du barrage géant de Belo Monte.

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