mercredi 4 juillet 2012

Instituer des cours obligatoires de langue

Dirk Jacobs, sociologue de l’ULB et le Germe, le Groupe de recherche sur les relations ethniques, les migrations et l’égalité qui dépend de l’Institut de sociologie:

"la Région bruxelloise et la Wallonie doivent vraiment envisager sérieusement de développer des parcours d’intégration avec l’accent sur l’acquisition de la langue. J’irai plus loin encore : il faudrait instituer des cours obligatoires comme ils le sont pour certains groupes de primo-arrivants en Flandre "
Il faut dire qu'une enquête montre que parmi les migrants à la recherche d’un emploi, un tiers voire un peu plus d’un tiers des personnes sondées dans les trois villes pointent la connaissance insuffisante des langues (nationales) comme un obstacle. Parmi les problèmes rencontrés, il y a un manque de temps, l’absence de motivation, le coût des cours, la difficulté à choisir une méthode adaptée ou encore un manque d’information. Une autre donnée est aussi interpellante : 80 % des migrants bruxellois et 77 % de ceux de Liège mais aussi 60 % des sondés anversois n’ont jamais suivi de parcours d’intégration ou de cours de langue. Soit dit en passant : le caractère obligatoire est une bonne chose. Pour être complets, on précisera que 5 % des sondés de Bruxelles et d’Anvers et 7 % des sondés de Liège jugent ces cours inutiles mais la grande majorité d’entre eux - entre 60 et 70 % - s’en disent satisfaits, qu’ils aient ou non un caractère obligatoire. Enfin, il est utile à souligner pour ceux qui seraient rétifs à l’apprentissage des langues que 53 % de ceux qui les ont suivies à Bruxelles, 47 % à Liège et 28 % à Anvers sont convaincus que l’acquisition de la langue leur a permis de décrocher un emploi.
"Il faut veiller à ne pas rendre inutilement difficile l’accès à un permis de séjour de longue durée et à la nationalité qui sont considérés comme des instruments dans un processus d’intégration plus large, notamment pour augmenter leur degré d’implication locale et leur sentiment d’appartenance à la société belge. Ensuite, les migrants vivent les droits qui leur sont accordés comme les instruments d’une meilleure inclusion. Ils sont donc demandeurs de mesures qui favorisent leur intégration..."

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