samedi 14 avril 2012

A Pyongyang, un hôtel pharaonique après vingt-quatre ans de travaux

Vue du sol, la colossale pyramide de 105 étages et 330 mètres de hauteur qui s'élève comme une fusée de verre et d'acier vers le ciel est des plus impressionnante. Par beau temps, des quatre coins de Pyongyang, on voit scintiller au soleil l'une de ses trois faces aux pentes cassées en leur partie inférieure par une sorte de pallier. Située dans le quartier de Photongang, dans le nord-est de la capitale, non loin d'un grand magasin flambant neuf de produits importés, la pyramide doit abriter l'Hôtel Ryugyong. Les abords sont encore en chantier : des grues et des camions s'activent, et des ouvriers entrent et sortent par la porte principale.

Le monumental gratte-ciel devrait être inauguré le 15 avril pour le 100e anniversaire de la naissance du "président pour l'éternité", Kim Il-sung – soit vingt-quatre ans après le début des travaux... Il ne sera, en réalité, que partiellement terminé : l'aménagement intérieur ne dépassera pas le 25e étage. A l'origine, l'hôtel devait compter 3 000 chambres, 7 restaurants tournants, des bars, des salles de sport et un casino...


L'Hôtel Ryugyong est le symbole des pharaoniques ambitions du régime et de ses revers au cours du quart de siècle écoulé. La construction avait commencé en 1987, époque de la préparation du Festival de la jeunesse de 1989, qui se voulait le contrepoint aux Jeux olympiques de Séoul l'année précédente. Mais, en 1992, les travaux furent arrêtés : entre-temps, l'URSS s'était effondrée et la Chine accélérait sa mutation. Pour la République populaire démocratique de Corée (RPDC), les ennuis commençaient. Trois ans plus tard, elle allait connaître une dramatique famine qui fit entre 600 000 et 1 million de morts. Et pendant près de quinze ans, le mastodonte resta une squelettique carcasse de béton habitée par les oiseaux et au sommet de laquelle était plantée une grue immobile : embarrassant rappel d'un échec dans cette ville propagande, récit de marbre et de béton à la gloire de la révolution et de ses dirigeants que le régime entendait effacer.

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Le Pyongyang à Amsterdam, une fenêtre entrouverte sur la Corée du Nord
En robe cloche de soie jaune brodée, miss So accueille avec un sourire timide les clients du Pyongyang, le premier restaurant nord-coréen en Europe, selon ses propriétaires, qui vient d'ouvrir à Amsterdam.
"On peut penser ce que l'on veut de la Corée du Nord, mais nous voulons permettre aux gens de découvrir le peuple et le pays, ça n'a rien à voir avec la politique", assure à l'AFP Remco van Daal, l'un des deux propriétaires de l'établissement.
De l'extérieur, le "Pyongyang restaurant", qui emprunte son nom à la capitale de la dictature stalinienne, ne paie pas de mine, au rez-de-chaussée d'un petit immeuble de briques dans une banlieue d'Amsterdam.
Il porte le même nom que les établissements d'une chaîne nord-coréenne de restaurants, établie en Asie et soupçonnée d'appartenir au régime de Pyongyang pour lui servir notamment au blanchiment d'argent.

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