dimanche 26 juin 2011

Prisons.suicides.be

En 2011, 12 détenus belges se sont suicidés dans les prisons belges, contre 20 l'année précédente (8 en 2004,11 en 2005 et 2006, 13 en 2007, 15 en 2008 et 12 en 2009. ).
L'an dernier, il s'agissait de 8 condamnés et de 4 personnes en détention préventive

Les suicides ont eu lieu dans 8 prisons: Forest, Saint-Gilles, Merksplas, Bruges, Andenne, Mons, Tournai et Gand. La prison de Lantin n'a enregistré aucun suicide en 2011, alors qu'elle en avait comptabilisé 6 en 2010.


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Les prisons débordent toujours
(29/04/2011)

Nouveau record de surpopulation en 2010. Et le nombre de détenus ne cesse d’augmenter. “La situation risque de devenir vite ingérable…”
Pas besoin de faire un dessin : 2010 a enregistré un nouveau record en matière de surpopulation des prisons, avec, en moyenne, 10 536 personnes incarcérées chaque jour dans les 31 établissements pénitentiaires du pays. Soit un taux moyen de surpopulation de 17,7 %, indiquait, jeudi, Hans Meurisse, patron de la direction générale des établissements pénitentiaires, en présentant, dans la prison d’Hasselt, le rapport d’activités 2010.
Les établissements les plus surpeuplés, en 2010, étaient, en ordre décroissant, Ypres, Dinant, Anvers, Forest et Jamioulx dont le nombre de détenus excédait la capacité de plus de 50 % ! A l’inverse, les centres fédéraux pour jeunes tournent en sous-capacité : - 10 % pour Everberg; - 42 % pour Tongres; - 33 % pour Saint-Hubert.
"Heureusement qu’on a mis Tilburg en service, on aurait atteint sinon une surpopulation moyenne de 24,7 %. Je vous laisse imaginer à quoi on aurait été confrontés ", lance le directeur général. Tilburg, c’est l’annexe néerlandaise de la prison de Wortel. Fin 2009, les Pays-Bas et la Belgique signaient une convention pour le placement de 500 détenus belges à Tilburg. Les premiers résidents belges ont débarqué début février 2010. Et 150 cellules supplémentaires sont louées depuis le 1er mars dernier.
Une "délocalisation" qui a permis de faire baisser - un peu - la pression au sein des établissements pénitentiaires débordés, de mieux répartir la population carcérale et de réduire les incidents provoqués par la promiscuité forcée. Mais l’annexe de Tilburg coûte un pont : 30 millions d’euros en 2010.
Et ne résout pas le problème de fond. "Malgré cela, le nombre de détenus ne cesse d’augmenter. Et si on considère la situation particulière de Verviers, la capacité totale risque encore d’être réduite", indique encore Hans Meurisse. Les plus vieilles prisons du pays sont délabrées et largement insalubres, mais celle de Verviers tombe carrément en ruine. Le bâtiment vétuste n’a pas résisté aux rigueurs de l’hiver; l’eau s’est infiltrée; la stabilité est menacée; il est question de fermer carrément l’aile des condamnés. Soit 150 places "perdues"
Dans le cadre du "master plan bis" du ministre de la Justice, les partenaires privés ont été choisis pour les nouvelles prisons de Marche, Termonde et Beveren - Leuze devrait suivre - et la construction devrait démarrer cette année encore pour se terminer en 2013. Ce qui augmentera la capacité de mille places dans deux ans.
Mais dans l’intervalle, le directeur général des établissements pénitentiaires prévient : "Sans mesures structurelles supplémentaires, la situation dans les prisons risque de devenir ingérable à court terme."
Au cabinet du ministre (démissionnaire ) de la Justice, Stefaan De Clerck (CD&V), on indique qu’une "task force" a été mise sur pied pour envisager les pistes permettant de réduire la surpopulation. Elle devrait rendre son rapport d’ici l’été. "2011 sera une année de défi pour la surpopulation", pronostique encore Hans Meurisse.
Les prisons souffrent aussi d’un autre mal, forcément lié à la surpopulation mais aussi aux conditions de travail particulièrement difficiles derrière les barreaux : l’absentéisme des gardiens.
Le cadre du personnel de surveillance est pourtant rempli à 99 %, insiste M. Meurisse. Mais, chaque jour, 10 % des agents pénitentiaires ne sont pas à leur poste pour cause de maladie ou autre raison. "C’est une moyenne : dans certaines prisons, on atteint même 15 %, au point de mettre en péril le service de base aux détenus", souligne encore le patron de l’administration pénitentiaire.
Mais tout n’a pas été négatif en 2010. Ainsi, le nombre d’évasions est historiquement bas : seuls 3 détenus ont réussi à se faire la belle au départ d’un établissement fermé (dont un par prise d’otage), contre 10 en 2009. Ce qui montre que les politiques de sécurité commencent à porter leurs fruits, se réjouit Hans Meurisse.
Au sein des prisons elles-mêmes, la modernisation est en marche, assure-t-il : les établissements ont pris une série d’initiatives pour augmenter l’offre de formations, pour organiser des événements culturels, pour mieux préparer à la réinsertion...


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