samedi 14 mai 2011

#parvenu.mons


"Grégory Demal : Elio, maman et lui"


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Grégory Demal : Elio, maman et lui

Le comité directeur de la Commission bancaire (future FSMA) devrait bientôt compter un nouveau membre. Jeune, socialiste, Montois, doué. Et « excessivement soutenu »…
Pas facile d’illustrer un article consacré à une personnalité très discrète et qui ne reçoit pas la presse En 2010, Grégory Demal fut candidat PS pour le Sénat
Mission impossible ? Objectif : dresser le portrait d’un parfait inconnu. Nom : Demal. Prénom : Grégory. Age : 35 ans. Domicile : Saint-Denis, dans la verte campagne de Mons. Couleur politique : rouge (très). Occupation : directeur général adjoint des TEC-Hainaut. Perspective : membre du comité de direction de la Commission bancaire, financière et des assurances (CBFA). Sources, archives, déclarations : nulles. En fait, cinq lignes récentes dans Le Soir, en écho à une info du Standaard. Notre titre, ce jour-là : « Népotisme à la CBFA ? »
Résumons l’enjeu : un jeune Montois sans références notoires brigue un poste au sommet de l’organisme qui contrôle les institutions financières – voir nos précisions ci-contre. C’est tout. C’est peu. Mais c’est intrigant. Réflexe logique : prendre contact avec le sujet du portrait en commande.
Ce jour-là, Grégory Demal est à son poste au siège de la société de bus qui couvre les régions de Mons, La Louvière et Tournai. Notre demande d’entretien le laisse sans voix. En soirée, fin du délai de réflexion – et des consultations des amis et des relais politiques, sans aucun doute : « Merci pour votre proposition, mais je préfère ne pas me mettre en avant. C’est mieux. Une prochaine fois, peut-être. » On acte.
Un refus poli, mais très éclairant : notre intérêt embarrasse. Les révélations des derniers jours dans la presse néerlandophone, les soupçons de népotisme ou de parachutage et les questions sur les compétences du Montois ont fait mal. Aucune réaction officielle, ni à la CBFA ni au PS. La partie de poker se joue en coulisses. Faux suspense toutefois : les jeux sont faits. Grégory Demal rejoindra la Commission bancaire à Bruxelles. Et si c’était lui, le nouveau « Montois qui monte » ? Et si ce tout frais papa d’une petite fille, amateur de football et de tennis – il supporte l’Albert de Mons et a présidé le club de tennis de sa ville – était à l’aube d’une grande carrière ?

Où s’informer sur ce prodige mystère ? Au parti socialiste, dont Grégory Demal porte fièrement les couleurs. Pas si simple : plus on monte dans les structures du PS, plus la langue vire de bois. Où est le malaise ? Dans ces simples questions, sans doute : pourquoi le PS et son président montois tiennent-ils tant à faire nommer ce citoyen du chef-lieu du Hainaut au top de la CBFA – un mandat à 350.000 euros par an, tout de même ? Les soupçons de népotisme peuvent-ils encore faire capoter le scénario ?
Interlocuteur après interlocuteur, le profil du candidat se précise lentement. Et les raisons de ces silences qui en disent long, aussi. A Mons, une mandataire socialiste qui réclame l’anonymat, comme tout le monde dans ce dossier, lâche presque sans le vouloir : « Grégory ? Disons qu’il est… excessivement soutenu. » Au pied du beffroi, tout le monde aura compris. Voici la traduction, pour tous les autres : pas touche ! Le gaillard est un protégé du « patron », Elio Di Rupo. Le constat suffit (presque) à faire taire les critiques à visage découvert.
En outre, Grégory Demal a des parents. Son père, Michel Demal, a enseigné la géométrie à l’université de Mons-Hainaut. Sa mère est Martine Durez. Elle est à la fois une proche d’Elio Di Rupo, un cacique du PS – « Si elle avait voulu, elle serait ministre », entend-on toujours – et un grand commis de l’Etat.
A Mons, on a l’habitude de dire que la personnalité et la carrière de l’actuel bourgmestre doivent beaucoup à l’appui amical et scientifique de Bernard Lux, spécialiste du management, et de… Martine Durez, docteur en sciences économiques. Le premier, aujourd’hui décédé, fut recteur de l’université où les trois amis se sont rencontrés. La seconde est au sommet d’une brillante carrière : présidente de bpost, régente à la Banque nationale et… membre du conseil de surveillance de la Commission bancaire et financière, l’organe qui doit proposer au gouvernement des candidats pour deux postes vacants au comité de direction de la CBFA. Ce qui suffit à expliquer les soupçons de népotisme ou à tout le moins de triple et solide piston familial, socialiste et montois… 
 
Le ministre Henry veut évaluer les patrons des Tec
Il leur impose un mandat de cinq ans et la création d’un comité consultatif des usagers.
Vent de modernisation sur la Société régionale wallonne du transport (SRWT) et ses cinq sociétés régionales des Tec wallons. Selon nos informations, dans le cadre d’une modification du décret du 21 décembre 1989 organisant les transports en commun en Wallonie, le ministre de tutelle, Philippe Henry (Ecolo), veut davantage inclure des critères objectifs dans la procédure de nomination de l’administrateur général de la SRWT et de son adjoint ainsi que dans celle des directeurs généraux (DG) des Tec wallons et de leurs adjoints. "Notre volonté est bien que soient mises en place des procédures de recrutement objectives ainsi que des procédures d’évaluation à certaines échéances", nous a confié le porte-parole du ministre Henry.
La modification du décret wallon est dictée par les nouvelles règles européennes en la matière, lesquelles ont d’ailleurs permis à la Région wallonne de choisir les Tec comme opérateur interne du transport public de personnes. Un avant-projet de modification du décret de 1989 aurait dû être discuté lors de la réunion hebdomadaire du gouvernement wallon de jeudi. Mais faute de temps, le point a été reporté de 15 jours.
Le texte du ministre Henry impose un régime de mandat aux patrons du groupe Tec pour une durée de cinq ans. Actuellement, les nominations sont le résultat d’un accord politique au sein de la majorité gouvernementale sur les noms des candidats, et aucune évaluation n’est prévue.
Leur désignation se fera dans le cadre d’une procédure de recrutement comprenant notamment la publication d’un appel à candidature public, l’organisation d’épreuves de sélection (écrit, oral, étude de cas et mise en situation). Dans le cadre de la procédure, un jury professionnel de trois à six membres, composé d’experts du monde académique (1/3), de hauts managers du privé (1/3) et de représentants d’une administration publique/OIP (dont le groupe Tec), classera les candidats en trois catégories : particulièrement apte, apte, ne convient pas. " Une articulation est assurée entre la période de mandat de cinq ans et la durée de la législature régionale ainsi que du contrat de service public. Le jury établit un rapport écrit motivé reprenant notamment, pour chaque candidat, ses forces et faiblesses. Le choix final est réalisé par le gouvernement sur proposition du ministre ayant la mobilité dans ses attributions ", lit-on dans la note du ministre Henry au gouvernement dont nous avons eu connaissance. " La nouvelle procédure (mandat, évaluation) a des avantages et des inconvénients. Elle peut être un incitant pour motiver les dirigeants des Tec à améliorer le dialogue social. Mais elle risque de renforcer leur allégeance au politique, ce qui peut être un frein à leur indépendance ", nous a confié Yves Depas, patron de la CGSP, secteur Train-Bus-Métro (TBM). Les dirigeants du groupe Tec se refusent, eux, à tout commentaire.
La question est de savoir si la réforme s’appliquera aux futures nominations au sein du groupe Tec. En effet, le directeur du Tec Charleroi partira bientôt (en octobre 2011) à la pension et si on suit la pratique habituelle, son adjoint, Didier Gilson, devrait le remplacer. Au Tec Hainaut, il faudra aussi penser à pourvoir au siège de directeur adjoint avec le départ du titulaire, Gregory Demal, à FMSA (l’ex-Commission bancaire, financière et des assurances/CBFA).
Dans la note au gouvernement, il est indiqué qu’une première évaluation interviendra dans une période de six à neuf mois pour les dirigeants des cinq Tec régionaux et de neuf à douze mois pour les dirigeants de la SRWT. Mais ce point n’avait pas été validé en intercabinet. La procédure paraît trop lourde sur le plan administratif et risque de créer une sorte d’instabilité à la tête des Tec. Au registre des nouveautés, le ministre Henry impose au groupe Tec la création d’un comité consultatif des transports de personnes par route au niveau de la SRWT et dans chacune des cinq sociétés d’exploitations régionales. D’après des observateurs, le but est de donner davantage la parole aux usagers des transports en commun wallons sur les choix du groupe Tec et les solutions afin de mieux coller l’offre à la demande. Le ministre demande aussi à la SRWT de créer en son sein un comité de direction. Il sera composé de l’administrateur général et de son adjoint ainsi que des directeurs généraux des cinq sociétés d’exploitation et de leurs adjoints respectifs. Il se réunira au moins dix fois par an.

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