mardi 24 mai 2011

"Ne faites rien qui puisse me porter préjudice"


Peu à peu, les langues se délient, et l'on découvre à quel point DSK préparait activement sa candidature. Equipe, idées, stratégies... La campagne avait déjà commencé.

C'est un homme fauché en plein vol, à l'aube de son offensive pour conquérir l'Elysée. Le déclenchement des opérations était imminent. "Une semaine avant son arrestation, un organigramme de campagne avait été arrêté, assure un conjuré exigeant l'anonymat. Une équipe de choc, composée d'une trentaine de personnes. Tous les domaines, même les plus concrets, étaient couverts." DSK se sentait prêt. "Il avait formellement dit à Martine Aubry, depuis peu, qu'il était candidat", raconte un intime. On en était à la dernière étape: l'atterrissage sur le sol français. "Il donnait des instructions, il était vraiment dedans", poursuit ce fidèle. 
Sa déclaration de candidature devait avoir lieu entre le 15 et le 28 juin, date du début du dépôt des candidatures à la primaire. Il cherchait, assure l'un de ses soutiens, "un truc symbolique qui permettrait de faire le lien avec François Mitterrand". Le député Claude Bartolone lui avait proposé de dévoiler ses ambitions le 21 juin. Soit trente ans après les législatives de 1981, quand une large majorité de Français avaient propulsé la gauche à l'Assemblée nationale. 


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C'était un jeudi, en 2006 a priori. Impossible de retrouver la date précise. Comme tous les jeudis, de 10h15 à 12h15, j'étais en cours d'économie à Sciences Po Paris, et mon professeur s'appelait Dominique Strauss-Kahn. L'amphithéâtre était toujours relativement comble.

Le sujet du cours, sans me souvenir précisément de l'intitulé, portait entre autres sur la valeur du travail. L'une des conclusions de la leçon consistait à mettre en avant le fait qu'un SMIC supérieur à 1000 euros par mois, environ, surévaluait la valeur du travail mais pouvait se justifier pour des raisons sociales. DSK expliquait sommairement que cet écart entre le SMIC touché et le SMIC théorique correspondait à peu près, en France, au montant du RMI.
Le soir, vers 20h00, je me rends avec des amis sur le plateau d'À Vous De Juger, émission alors présentée par Arlette Chabot (et au passage, ça fait du bien de savoir qu'elle ne présentera plus d'émissions politiques sur France 2…). Le débat du jour opposait Strauss-Kahn et Thierry Breton, Ministre de l'Économie et des Finances de l'époque. On leur demande tour à tour de réagir à la proposition de Laurent Fabius de relever le montant du SMIC à 1500 euros net si le Parti Socialiste gagne la présidentielle. Mesure on ne peut plus populiste pour essayer gagner des voix dans l'électorat populaire, mais passons (car le débat a été tranché, Fabius ayant fini bon dernier des primaires socialistes, et le PS n'ayant pas non plus réussi à battre Nicolas Sarkozy).

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